L’épreuve du Grand oral est une nouveauté dans la réforme du baccalauréat. Voici un résumé des principales caractéristiques de cette épreuve :
- Coefficients et durée : L’épreuve a un coefficient de 10 pour la série générale et de 14 pour les séries technologiques. Le temps de préparation est de 20 minutes, et le temps de passage devant le jury est également de 20 minutes.
- Déroulement de l’épreuve :
– Présentation d’une question : Vous présentez deux questions au jury, parmi lesquelles le jury en choisit une. Vous avez 10 minutes pour présenter votre exposé debout.
– Échange avec le candidat : Le jury vous interroge pendant 10 minutes pour approfondir votre exposé. Les questions peuvent porter sur n’importe quelle entrée du programme de vos enseignements de spécialité.
- L’épreuve est évaluée selon cinq critères officiels :
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Critère 1 : Qualité orale de l’épreuve : Ce critère évalue la manière dont vous vous exprimez lors de l’épreuve. C’est-à-dire la clarté de votre diction, la fluidité de votre discours, la richesse de votre vocabulaire et votre capacité à maintenir l’attention du jury. En d’autres termes, il s’agit de déterminer si vous communiquez de manière efficace et engageante.
Pour améliorer la qualité de votre présentation orale: + Adoptez une voix d’implication, plus variée et riche que votre voix quotidienne. + Entraînez-vous à varier le ton, le volume et les pauses pour éviter la monotonie et maintenir l’intérêt du jury. Enregistrez-vous, exercez-vous face à un miroir, face aux membres de votre famille, vos amis, vos camarades de classe, etc. + Modulez votre débit en fonction du contenu de votre exposé, en accélérant ou en ralentissant lorsque nécessaire. + Repérez les moments où vous pouvez parler plus lentement pour annoncer un plan ou une transition, et ceux où vous pouvez accélérer pour une énumération ou une anecdote.
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Critère 2 : Qualité de la prise de parole en continu : Ici, il s’agit d’évaluer votre capacité à exprimer vos idées de manière cohérente et sans interruption importante. Pour ce faire, Entraînez-vous à parler sans notes. Cela vous forcera à développer votre capacité de mémorisation et à exprimer vos idées de manière fluide et naturelle. La mémorisation complète du Grand Oral n’est pas nécessaire, sauf pour l’introduction et la conclusion, qui sont des parties essentielles pour captiver l’attention de l’audience et pour conclure de manière marquante. Pour le reste du discours, il est recommandé de retenir l’essentiel des idées sous forme de points principaux et de mots-clés. Cette approche permet de garder une certaine spontanéité, un certain naturel, tout en restant structuré et en évitant les risques associés à la mémorisation totale. Comme pour toute compétence, la pratique régulière est essentielle pour améliorer votre prise de parole en continu. Trouvez des occasions de parler en public aussi souvent que possible.
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Critère 3 : Qualité des connaissances : Ce critère évalue la profondeur et la pertinence de vos connaissances. Il ne s’agit pas seulement de réciter des faits, mais aussi de démontrer une compréhension approfondie du sujet. Il vous faut en outre établir des liens pertinents avec votre enseignement de Spécialité. Autrement dit, le jury examine si vous maîtrisez bien votre sujet et si vous êtes capable de le situer dans un contexte plus large.
Vous devez être capable d’approfondir une référence ou un auteur dont vous avez parlé dans votre présentation de 10 minutes. Par exemple, si vous évoquez l’ONU, les GAFAM, le romantisme ou Galilée, attendez-vous à ce que le jury vous demandent un complément d’information sur ces thématiques. Il s’agit de faire preuve de bon sens et d’anticipation stratégique. Les questions du jury ne devront pas vous surprendre, car vous les aurez anticipées ! Soyez plus expert.e que votre jury sur le thème abordé. Ne donnez pas toutes les informations dans votre présentation, gardez-en sous le pied pour l’entretien. Ayez toujours deux ou trois arguments en réserve pour répondre aux questions du jury. N’utilisez pas un auteur ou un concept que vous ne maîtrisez pas.
Vous devez aussi être capable de répondre à des questions sur la façon dont votre sujet a été abordé à l’étranger, ou en des temps plus anciens, ou par une idéologie adverse (pour en démontrer les incohérences, les risques), ou encore en vous plaçant du point de vue des « générations futures« , de la postérité. On vous demande de savoir prendre du recul sur votre sujet de Grand Oral, sur vos opinions, et sur… vous-même. -
Critère 4 : Qualité de l’interaction avec le jury : Ce critère évalue la manière dont vous interagissez avec le jury pendant l’épreuve. C’est-à-dire votre capacité à répondre aux questions de manière claire et précise, à écouter attentivement les commentaires du jury et à y réagir de manière appropriée.
Les membres du jury peuvent avoir des caractères opposés et des opinions différentes, parfois incarnant des rôles de « gentil » ou de « méchant » pour tester votre capacité à défendre vos convictions. Attendez-vous à ce que le jury vous demande votre opinion sur le sujet traité. Soyez prêt à exposer les différentes thèses en présence, tout en défendant votre point de vue de manière argumentée et nuancée. Il vous faut anticiper les contre-arguments que votre thèse suscite. Les réponses, les solutions sont rarement définitives et manichéennes. Si vous êtes « pour », le jury sera « contre ». Jouez le jeu du débat. Ne prenez pas les choses trop à coeur ou personnellement. Montrez que vous êtes une personne ouverte et tolérante 😉. Et rappelez-vous qu’être tolérant, c’est accepter l’opinion de ceux… qui ne sentent et pensent pas comme vous… Rien n’est jamais univoque, tout est toujours plus complexe et nuancé. Il y a de solution simple que pour les esprits simplistes. Le Grand Oral est un moment d’échanges et de débats. Toute opinion mérite examen, discussion, critique. Dialoguer, ce n’est pas vouloir avoir raison tout seul mais avec l’autre. Défendez vos convictions, mieux ARGUMENTEZ-LES. Le jury vous contredira probablement, mais uniquement dans le but de vous tester. -
Critère 5 : Qualité et construction de l’argumentation : Ce critère porte sur votre capacité à formuler des arguments solides et bien structurés pour soutenir vos idées. Cela inclut la capacité à présenter des preuves pertinentes, des arguments solides, à anticiper les contre-arguments possibles et à les réfuter de manière convaincante.
Il existe 7 sortes d’arguments, que je vous conseille de panacher au sein de l’exposé :
Les arguments de droit, qui font référence à la loi.
Les arguments de fait, qui évoquent une réalité, un fait, un évènement, une étude, le résultat d’une expérience ou une observation …
Les arguments scientifiques, qui font consensus auprès de la communauté scientifique et qui sont décrit par des lois ou par des théorèmes, par exemple.
Les arguments logiques, qui font appel à la raison.
Les arguments de valeur qui invoquent les grands principes moraux (la légitimité, la moralité) ou les fondements de notre société (la liberté, l’égalité…).
Les arguments d’autorité, qui s’appuient sur une personne reconnue ou une « Institution » (« Descartes pense que … », « Sur le site de l’INSEE … »).
Les arguments tirés de votre expérience personnelle ou de celle d’autrui.
=> Pour établir la vérité d’une affirmation déterminée, il faut la fonder sur des arguments fondés en logique, des preuves rationnelles, qui auront une valeur universelle, c’est-à-dire pourront être reconnus valables par tous.
- Utilisation d’un support : Vous pouvez utiliser un support pour écrire certains éléments comme des noms propres ou un plan d’exposé ou une formule mathématique ou dessiner un graphique. Cependant, cet usage est facultatif et il est conseillé de ne pas surcharger le support pour ne pas perdre de temps pendant l’épreuve.
- Objectifs de l’épreuve : L’épreuve vise à évaluer votre capacité à prendre la parole de manière claire et convaincante, en utilisant les savoirs acquis dans vos enseignements de spécialité. Elle permet également de montrer comment ces savoirs s’inscrivent dans votre projet d’études supérieures ou professionnel.
- Originalité et prise de risque : L’épreuve encourage à prendre des risques et à s’engager pleinement dans l’oralité. Choisir un sujet original est essentiel pour captiver l’attention de votre jury et vous démarquer parmi les autres candidats. Pour rendre votre discours plus frappant, optez pour une thématique peu explorée ou abordez un sujet classique mais sous un angle inattendu. De plus, un sujet original vous permet d’exprimer votre créativité et votre originalité. En bref, vos questions doivent être précises, originales et problématisées.