Le choix des deux questions pour l’épreuve du Grand oral est crucial et demande une réflexion approfondie. Voici les étapes à suivre pour mener à bien cette démarche :
- Priorité à la dimension personnelle : Profitez de la chance de pouvoir choisir votre sujet pour choisir un thème original qui vous intéresse et vous motive. Vos choix doivent refléter vos propres convictions, vos intérêts voire vos aspirations. Vous devez choisir une question adossée à une partie du cours des Spécialités. Soyez à l’écoute de l’actualité, elle peut être une source d’inspiration. Et pourquoi pas un sujet de Grand Oral portant sur votre futur métier ? Parlez-en avec vos amis, votre famille, etc.
- Choix du sujet sur plusieurs mois : Prenez le temps nécessaire pour explorer différentes pistes et affiner vos choix au fil du temps. La qualité de votre préparation en amont sera décelée par le jury lors de l’épreuve. Et cela vous évitera d’être pris.e au dépourvu lors de l’entretien avec le jury.
- Hésitation comme processus : Ne craignez pas les périodes de doute, d’hésitation, car elles font partie intégrante du processus de recherche et de sélection. Prenez le temps nécessaire pour évaluer vos idées avant de prendre une décision finale.
- Interlocuteurs et mentors : Après avoir identifié un sujet possible, discutez-en avec vos professeurs. Ils pourront vous guider dans votre réflexion, vous indiquer si c’est une bonne piste, vous aider à concevoir une approche pertinente et conforme aux programmes de Spécialités. Consultez différents enseignants qui peuvent apporter des perspectives différentes et/ou complémentaires sur votre sujet. Demandez conseil au documentaliste de votre lycée.
- Utilisation d’Internet : Utilisez Internet de manière efficace en recherchant des informations pertinentes, en évaluant la crédibilité des sources et en citant correctement les références. Attention au plagiat et à ChatGPT ! Vous serez plus à l’aise à l’oral avec des mots qui sont (les bons et) les vôtres.
- Singularité des questions choisies : Choisir un sujet original est essentiel pour captiver l’attention de votre jury et vous démarquer parmi les autres candidats. Pour rendre votre discours plus frappant, optez pour une thématique peu explorée ou abordez un sujet classique mais sous un angle inattendu. De plus, un sujet original vous permet d’exprimer votre créativité et votre originalité. En bref, vos questions doivent être précises, originales et problématisées.
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Formulation de l’énoncé du projet : L’énoncé de votre Grand Oral doit être clair, explicite et simple. Il doit indiquer à la fois le sujet que vous allez aborder et ce que vous allez chercher à démontrer. Il est conseillé d’utiliser des formules du type: « En quoi… », « Dans quelle mesure… », « A quelles conditions… », « En quel(s) sens… ? », « Peut-on… », « Faut-il… », etc.
Soyez flexible dans la formulation du libellé de votre Grand Oral, il peut évoluer au fur et à mesure de votre travail de préparation. Les périodes de doutes, d’hésitation font partie intégrante du processus de recherche et de sélection. Prenez le temps nécessaire pour évaluer vos idées avant de choisir l’énoncé définitif de votre Grand Oral. - Problématisation des sujets : La réussite d’un Grand Oral est conditionnée par la problématisation du sujet : si l’on ne transforme pas la question posée en problème, la réponse au sujet ne pourra être que superficielle et anecdotique. A la différence d’une question à la réponse binaire (oui/non), un problème confronte la pensée à des difficultés empêchant toute réponse automatique. En effet, en transformant la question en problème, on s’aperçoit qu’il y a plusieurs manières de répondre au sujet, plusieurs perspectives divergentes ou opposées. Pour traiter le sujet, il faudra donc examiner l’intérêt et les limites de chacune de ces perspectives.
La réponse à une question relève de l’opinion. Le problème, lui, relève de la réflexion cad de la pensée.
Il ne faut pas vous contenter de poser une question. Il vous faut soulever un problème, répondre à une problématique.
Une simple question est souvent concrète et spécifique, avec des circonstances ou des variables définies. Par exemple: « Comment réduire le taux d’inflation dans une région donnée ? »
A l’inverse, la problématique, elle, est abstraite, conceptuelle, elle vise à explorer les causes, les conséquences, les relations ou les contradictions entre différents aspects d’un sujet. Exemple : « Quels sont les facteurs micro et macro économiques qui influent sur le taux d’inflation dans une région donnée ? »
En effet, constater, mesurer le fait de la hausse des prix, ce n’est pas encore comprendre la problématique complexe de l’inflation, de ses causes, de ses mécanismes et de ses conséquences sur les agents économiques.
La problématique, c’est l’ensemble du ou des problèmes que pose une question particulière,.. un phénomène physique, un événement historique, une situation, ou encore un fait, etc. Problématiser un sujet, c’est préparer le plan de progression de la réflexion.
Par exemple pour le sujet: Une culture peut-elle être porteuse de valeurs universelles ? (en HLP) ⇒ La problématique du Grand Oral pourra s’énoncer ainsi: Comment ce qui est seulement particulier (une culture) pourrait-elle contenir de l’universel (cad des valeurs valables partout, pour tous et tout le temps) ? Les valeurs sont-elles relatives ou universelles ? Si elles sont relatives, les hommes forment-ils encore une seule et même humanité ? Si elles sont universelles, l’humanité pourra-t-elle, un jour, espérer se réconcilier avec elle-même ?
L’absence de problématique, c’est l’absence de problème soulevé par la question posée. L’absence de problématique donne à l’oral l’aspect d’un exposé sans ordre ni nécessité, quand ce n’est pas celui d’un défilé informe de lieux communs ou de généralités.
NB : un problème porte sur un domaine concernant l’Humanité, l’Universalité, la Vérité, la Moralité, etc.
Un problème ne renvoie jamais à une simple QUESTION DE FAIT (question portant sur l’existence de telle ou telle donnée toujours contestable).
Un problème peut renvoyer à une QUESTION DE DROIT (cad de légalité)
Un problème peut renvoyer à une QUESTION DE DEVOIR (cad de légitimité, d’obligation)
Un problème peut renvoyer à une QUESTION D’ESSENCE (cad de définition)
Un problème peut renvoyer à une question DE NECESSITE (cad de contrainte).
Illustration avec le sujet: « peut-on cloner un homme ? » (Spécialité HLP – SVT) => Il faudra d’abord poser des Question de fait : est-ce qu’on dispose actuellement des techniques pour le faire ou est-ce que la législation en vigueur dans tel ou tel pays autorise le clonage ? En dernier lieu, il faudra se poser des Questions de droit : est-ce que c’est moralement acceptable ? Est-ce qu’il serait juste d’autoriser la pratique du clonage ? De la réglementer ?
En résumé, une question invite à une réponse immédiate, binaire, tandis qu’une problématique représente un cadre conceptuel plus large et plus profond. Une problématique interroge les fondements, les causes, les conséquences d’une simple question et elle invite à proposer des solutions, voire même des résolutions.
Précision méthodologique: vous avez la possibilité :
– Soit de présenter deux questions s’adossant chacune à un enseignement de spécialité différent.
– Soit de présenter une question s’adossant à un enseignement de spécialité et une question transversale aux deux enseignements de spécialités.
– Soit de présenter deux questions transversales aux deux enseignements de spécialités.