La forme de la question constitue un premier cadrage de la réflexion. Des sujets peuvent porter sur une même notion du programme mais inviter à un questionnement très différent : « peut-on être libre ? » / « qu’est-ce qu’être libre ? » / « comment être libre ? ».
Pour cela il faut être attentif aux mots qui introduisent et orientent la question : verbes, adverbes, conjonctions, tournures négatives etc…
Les sujets proposés au baccalauréat adoptent souvent l’une ou l’autre des grandes formes suivantes :
– « PEUT-ON .. . ? » : cette question appelle à déterminer :
– une POSSIBILITÉ : il s’agit de s’examiner si, du point de vue conceptuel, les termes du sujet sont compatibles ou contradictoires.
– une LÉGITIMITÉ : il s’agit d’une QUESTION DE DROIT, qui nous invite à nous interroger sur les fondements ou la valeur morale d’une pratique.
– une CAPACITÉ : il faut alors se demander ce qui permettrait ou limiterait, voire empêcherait de dire, d’être ou de faire quelque chose, pourquoi, et si ces limites sont surmontables.
N.B : certains sujets mettent l’accent sur l’une de ces deux dimensions (possibilité, légitimité), d’autres invitent à les envisager toutes les deux.
– « FAUT-IL .. . ? » : cette question invite à faire apparaître :
– une NÉCESSITÉ : il faut se demander en quoi une chose ne pourrait pas être autrement qu’elle n’est, en saisissant sa nature et en se demandant à quelle(s) contradiction(s) on aboutirait si l’on en niait la nécessité.
– une OBLIGATION : pourquoi, au nom de quoi une pratique constituerait un devoir, quel type de devoir (moral, social…) ?
– « DANS QUELLE MESURE .. . ? » : ce type de question exige la mise en évidence d’une ou de plusieurs LIMITES.
– « COMMENT .. . ? » : cette question amène à déterminer une MANIÈRE, des MOYENS, des CONDITIONS, une MÉTHODE selon les cas.
– « QU’EST-CE QUE .. . ? » (variante : « À QUOI RECONNAÎT-ON… ? ») : la question nous invite à chercher une DÉFINITION de l’objet considéré, à saisir son ESSENCE ou sa NATURE. Pour la traiter, on pourra partir de la représentation courante (l’opinion commune), que l’on remettra en question ou approfondira au fur et à mesure de la dissertation, grâce à des comparaisons et des distinctions conceptuelles, qui permettront de cerner la spécificité de cet objet.
Les questions du type « …, EST-CE .. . ? », « … CONSISTE-T-IL (ELLE) À (EN) .. . ? », , « … SE DÉFINIT-IL (ELLE) COMME .. . ? », s’apparentent à la question « qu’est-ce que ? », mais elles fournissent un cadre à la recherche de la définition : elles nous invitent à cerner l’essence de l’objet considéré en nous demandant si la propriété énoncée par l’autre terme du sujet permet de le caractériser pleinement. Il s’agit de dégager les similitudes et les différences entre deux notions, pour approfondir la définition de la première par un travail de comparaison, de distinction ou d’opposition.
Les adverbes (« nécessairement », « toujours », « parfois », « seulement », « plutôt »…), conjonctions (ou, ou bien), les tournures négatives (ne… que), peuvent infléchir également la question, en introduisant l’idée de nécessité, d’universalité, de restriction, de limitation, d’exception, de comparaison, d’alternative etc… sur laquelle il faudra à chaque fois réfléchir.